mercredi, avril 27, 2022

La ville synthétique

 

 

 


 

Un immense mur de

Béton surplombe feue

La grise et laide

Colline.

Un arbre est là,

Cachant de son feuillage

Roux le feu d’un brasier

Dont le brun sillage

Parvient jusqu’au rosier

De mon petit jardin.

 

Un chat silencieux

Arrache à leur destin

Les seuls anges des cieux

Que ma pensée ait vus ;

Un nuage solitaire

L’éphémère des nues

Menace un instant l’air

De sa fraicheur humide ;

Tout ce bruit qui se tait

Fait dans mon cœur un vide.

 

 


 

Un gamin qui sautait

Disparait sous la roue

D’un camion de pétrole ;

Étouffé part la boue

Le cri de mort s’envole

Trainant dans son errance

Une âme plastifiée ;

Un témoin qui s’avance

Voit le corps étalé ;

La pierre dans sa poitrine

Apprend à se durcir.

 

Et un pantin de rire

Au fond d’une vitrine.

 

 

 

 

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 Texte et Illustrations-Photos D.M. alias Hombre de Nada 1974-2022.

 

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